Le prochain défi de la lutte contre le SIDA est l’objectif fixé par l’ONUSIDA d’aller vers l’élimination de toute nouvelle infection par le VIH à l’horizon 2030. Cette ambition s’appuie sur un consensus mondial en faveur d’une perspective, d’ici à 2020, où 90 % des personnes vivant avec le VIH connaitront leur statut sérologique, où un traitement contre le VIH sera proposé à 90 % des personnes connaissant leur statut sérologique et où la charge virale de 90 % des personnes sous traitement antirétroviral (TARV) atteindra un niveau indétectable. En France en 2013, les travaux sur la cascade de soins du VIH ont permis d’estimer la proportion de patients connaissant leur statut VIH à 84%, la proportion de patients sous TARV à 90 %, et la proportion de personnes sous TARV avaient une charge virale (CV) contrôlée à 90 %. Les recommandations françaises actuelles précisent que "toute personne infectée par le VIH devrait commencer le traitement antirétroviral le plus tôt possible après le diagnostic" sans pour autant fixer un délai moyen entre l’éligibilité et la mise sous TARV de façon réelle. Mais pour cela, il faut un traitement qui puisse être débuté en toute sécurité. Le TENOFOVIR ALAFENAMIDE - EMTRICITABINE - BICTEGRAVIR peut être débuté en toute sécurité dès le premier rendez-vous médical chez les personnes pour lesquelles une infection par le VIH a été diagnostiquée récemment.
Obtenir une suppression virologique (ARN-VIH plasmatique < 50 copies/ml) après 24 semaines de traitement par TAF / FTC / BICTEGRAVIR initié dès le premier contact médical.
Il s’agit d’une étude pilote de phase 4, ouverte, non comparative, ayant pour objectif d’évaluer l'efficacité et l'innocuité d'une initiation immédiate d’un traitement par TENOFOVIR ALAFENAMIDE / EMTRICITABINE / BICTEGRAVIR, dès le premier contact médical, en une seule prise quotidienne, chez des personnes nouvellement diagnostiquées infectées par le VIH, en France. 110 participants seront inclus au total. Le critère de jugement principal est la proportion de participants ayant un ARN-VIH plasmatique < 50 copies/mL à la semaine 24 (méthode Snapshot).
Sur les 118 personnes incluses dans l’étude, 114 ont répondu aux questionnaires socio-comportementaux à J0 : 99 hommes, 14 femmes et 1 personne trans. Ils ont en moyenne 38 ans. Une analyse socio-comportementale est en cours afin de documenter le vécu de la mise sous traitement immédiate après découverte de la séropositivité au VIH. L’analyse cherche à regarder les facteurs associés au niveau d’inquiétude vis-à-vis du VIH. Les premiers résultats montrent que les facteurs associés à l’inquiétude étaient principalement liés aux questions de santé et de vie relationnelle/sexuelle : espérance de vie plus courte, impact négatif sur la santé en général, difficulté pour construire une relation stable, le fait de vivre avec un secret, impact négatif sur la sexualité.