L’hépatite B reste en 2023 un problème majeur de santé publique, malgré une vaccination efficace. En 2019, environ 296 millions de personnes dans le monde vivaient avec le virus B (VHB) et cette infection entraîne plus de 820 000 décès par an liés à la cirrhose et au carcinome hépatocellulaire (CHC). En France, on estimait que 135 706 personnes vivaient avec le VHB en 2016 et que 7% des cirrhoses et 10% des CHC étaient liés au virus de l’hépatite B. L’infection chronique par le VHB peut être divisée en différentes phases. Tous les patients avec une infection chronique VHB sont à risque de progresser vers la cirrhose et le CHC. Le risque de développer une cirrhose ou un CHC est variable selon les phases de la maladie, la réplication virale et la réponse immunitaire de l’hôte. Par ailleurs les autres facteurs de risque de développer un CHC comme l’obésité, l’alcool et le diabète sont peu évalués dans les cohortes existantes.
L'objectif de cette étude est de documenter les événements cliniques et biologiques des patients avec une infection ou une hépatite B chronique, avec ou sans traitement. L'étude HEPAT-B est une étude observationnelle multicentrique avec recueil prospectif de données et constitution de collections biologiques des malades ayant ou ayant eu une hépatite B. Elle prolonge le suivi des patients qui ont été inclus dans la cohorte ANRS CO22 HEPATHER qui s'achève en 2024. Dans cette cohorte, il est prévu de : 1) évaluer le risque évolutif en fonction des profils virologiques des patient, 2) identifier les facteurs associés à la survenue de CHC 3) évaluer l’impact des nouveaux traitements et 4) suivre l’évolution au cours du temps des facteurs psychosociaux et des conditions socioéconomiques, en lien avec la sévérité de l'hépatite B chronique et les comorbidités, et leur impact sur l’adhésion thérapeutique (bonne prise des traitements et au suivi) et la progression de la maladie hépatique.
Cette cohorte prévoit l’inclusion de 5 000 patients préalablement inclus dans la cohorte ANRS CO22 HEPATHER, initiée il y a plus de 12 ans, dans 25 services cliniques. Cette étude permettra de prolonger le suivi de ces patients de 4 ans supplémentaires. La période d’inclusion, prévue sur un an, débutera au cours de l’année 2024. En plus de la visite d’inclusion, deux visites de suivi seront réalisées respectivement à 2 ans et à 4 ans de suivi. Une biothèque sera constituée à l'inclusion et à 4 ans et des questionnaires portant sur le domaine des sciences humaines et sociales seront complétés par les patients tout au long du suivi. Enfin une étude qualitative sera menée auprès d’un échantillon de participants.
Le démarrage du projet est prévu au cours de l'année 2024.