A l’heure du développement de la démocratie sanitaire et de l’autonomisation des usagers, l’expression de personnes précaires, leurs analyses, leur créativité n’ont que trop peu de résonnances dans l’espace public comme au sein des instances de réflexions institutionnelles. La sensibilisation des lecteurs à des questions de santé publique et inversement, des institutionnels et professionnels de la santé aux récits, expertises et créations issues des personnes concernées doit permettre d’ouvrir un espace de communication, d’échange et d’expression égalitaire/équitable et de donner ainsi la même portée d’expression à tous au sein d’une forme collective. La création d’un outil de médiation en santé sous la forme d’un magazine vise au décloisonnement des savoirs et à rompre l’isolement afin qu’un lien s’établisse entre savoir expérientiel (par les usagers des structures notamment) et travail de recherche (par la vulgarisation scientifique).
Objectif principal : étudier la transférabilité d’un magazine pluriannuel sur la réduction des risques (RdR).
Objectifs secondaires :
- Ouvrir un espace de communication, d’échanges, d’expression égalitaires donnant la parole aux usagers et aux différents acteurs de notre système de santé au sein d’une forme d’action et d’intelligence collective comme levier de transformation sociale ;
- Accompagner sa transférabilité à travers une recherche-action visant à adapter le magazine et sa conception aux réalités du terrain et à l’intégrer dans l’offre de prévention dans le champ de la RdR ;
- Évaluer l’impact de ce magazine en termes de satisfaction et vécu des participants, des contributeurs et des publics touchés.
Etude de transférabilité basée sur des méthodes mixtes. L’évaluation quantitative consiste à mesurer la perception et la satisfaction du lecteur pour chaque magazine grâce à un questionnaire à envoyer par La Poste gratuitement. Egalement, la mesure des magazines distribués et dans quels lieux doit permettre de mieux connaitre le public touché. L’évaluation qualitative quant à elle doit permettre :
- de comprendre les attentes, appréhensions et motivations ;
- d'appréhender l’évolution des perceptions et la satisfaction des contributeurs, des divers intervenants des structures, et des lecteurs.
Pour cela, des groupes focaux et des entretiens individuels seront menés par Emmanuelle Hoareau, en amont, pendant et après la conception de l’outil. De plus, une observation participante complètera cette partie qualitative ("chercheurs-acteurs" en ateliers…).
Quatre magazines sont parus en 2018 et 2019. Le rapport de transférabilité du projet a montré que ce type d’action est transférable sous conditions. D'une manière générale, les magazines ont touché leur public cible qui apparaît très satisfait des informations données, des articles de vulgarisation scientifique, du graphisme ainsi que des articles issus des ateliers.
Un deuxième volet de ce projet démarrera en 2020 pour une durée de 3 ans.