En France, des dispositifs d’analyse de drogues existent dans différentes structures de réduction des risques (RdR), mais leur mise en pratique varie d'un site à l'autre. L’analyse de drogues existe également comme outil de veille sanitaire à travers le Système d'identification national des toxiques et substances (SINTES) coordonnée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui consiste à documenter la composition des substances circulantes en France. Ailleurs, l’analyse de drogues commence à se diffuser en réponse à des urgences de santé publique (par exemple la crise des opiacés aux Etats-Unis). De plus, la circulation de nouveaux produits de synthèse (NPS) et les usages associés parfois très à risque, comme la prise de substance en contexte sexuel, le chemsex, dans la population HSH, sont à l’origine de nombreux dégâts pour la santé des usagers. Une meilleure connaissance du contenu des substances consommées permettrait de prévenir certaines conséquences dramatiques à l’échelle individuelle mais aussi collective. L’analyse de drogues a été inscrite dans la loi de santé de 2016 comme un outil de RdR ; pourtant, à ce jour, aucun état des lieux des différentes initiatives d’analyses de drogues n’a été produit.
Objectif principal : Ce projet de recherche vise à identifier l’utilisation faite de l’analyse de drogues en France et les perceptions des différents acteurs.
Objectifs secondaires : Plus précisément, il permettra de décrire les avantages et les inconvénients des différentes techniques d’analyse de drogues et dans quelle mesure l’analyse de drogues est envisagée comme un outil de réduction des risques. Plus généralement, ces résultats permettront de proposer un référentiel à l’échelle nationale sur comment l’analyse de drogues peut être intégrée à l’offre des services de RdR.
Les méthodes requises pour cette phase exploratoire s’appuient sur :
- Une revue de la littérature sur les données existantes issues des articles scientifiques, des différents rapports des structures impliquées dans l’analyse de drogues en France (Médecins du Monde, AIDES, Fédération Addiction, …) et des rapports étrangers (Canada, Suisse, …) ;
- Des entretiens semi-directifs avec différents acteurs (usagers (n=10), intervenants en réduction des risques (n=15)) ;
- Des observations ethnographiques (n=3) de différentes interventions d’analyse de produits menées en France dans diverses associations d’accompagnement pour usagers de drogues (Paris, Marseille, Bordeaux).
Le recueil des données s’est achevé en 2019. Tous les entretiens prévus par le protocole ont été réalisés, à l’exception de ceux auprès des usagers de drogues. Le rapport "Etat des lieux de l’analyse de drogues" a été remis au commanditaire en décembre 2019. Des ajustements et des précisions sont prévus sur différents sujets techniques du rapport sur demande du commanditaire. Un séminaire rassemblant les acteurs de l’analyse de drogues et présentant les résultats de cette étude est prévu en 2020.