En plus du manque d’intégration des services Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) et VIH, les programmes nationaux ne s’adaptent pas aux besoins des jeunes. Les actions de promotion sanitaire et de lutte contre le VIH ne ciblent pas les jeunes et encore moins les populations clés. Ce décalage entrave les objectifs de développement durable (ODD), notamment en termes de santé et bien-être, d'égalité entre les sexes, et d'inégalités. Cela favorise un environnement social hostile et pénalise la santé des jeunes concernant la sexualité et la reproduction. Cela entretient la méconnaissance concernant leurs droits (humains, sexuels, en lien avec la violence et le consentement). L'accès à la prévention est limité (IST, contraception, grossesse, VIH, etc.), et les jeunes n'améliorent pas leurs compétences pour la vie courante (capacité de communication, prise de décision, négociation concernant leur santé et sexualité). Dans ce contexte, l'application mobile "Hello Ado" a été conçue par UNESCO en collaboration avec l'ONG RAES en impliquant des jeunes de plusieurs pays d'AOC. La première étape de l'évaluation sera réalisée avant son lancement à grande échelle. Elle permettra d'identifier d'éventuels problèmes concernant l'usage, l'efficacité technique et la qualité de l'application. Le lancement à grande échelle marquera la deuxième étape de ce projet d'évaluation. Plusieurs indicateurs seront étudiés en temps réel avec un suivi longitudinal. Ces informations nous permettront d'étudier l'adéquation des informations avec les questionnements des jeunes en matière de SSR. Les pays concernés sont : Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun, Burkina Faso et République Démocratique du Congo.
Pré-lancement de l’application : il s’agit principalement d’étudier comment l’application s’adapte aux capacités et besoins des utilisateurs aussi bien du point de vue technique que de l’information proposée.
Post-lancement de l’application : il s’agit, d’une part, de mesurer l’engagement des utilisateurs avec l’application dans le court, moyen et long-terme. D’autre part, d’étudier l’effet de l’information sur les utilisateurs vis-à-vis des thématiques abordées
Dans les pays participants, le recrutement impliquera des associations de jeunes et de lutte contre le SIDA. La recherche concernera à la fois des zones urbaines, périurbaines et/ou rurales pour garantir l’hétérogénéité des réponses. Un échantillon de convenance sera formé de jeunes âgés de 15 à 24 ans. Dans chaque pays, les données seront collectées selon deux phases :
- Pré-lancement de l’application :
Une enquête quantitative avec des questionnaires en face-à-face et une enquête qualitative basée sur l’organisation de groupes de discussion. Les thématiques de ces deux enquêtes porteront sur l’usage, l’efficacité et la qualité de l’application d’une part, et sur les connaissances et les besoins des utilisateurs en matière de SSR d'autre part.
- Post-lancement de l’application :
Des données quantitatives seront collectées périodiquement par les développeurs de l’application. Différents indicateurs décriront l’usage et l'engagement des utilisateurs (e.g. nombre de connexions, sections consultées, fréquence, etc.). L'application permettra d'administrer des "mini questionnaires" concernant différents thèmes de SSR et des aspects comportementaux et psychosociaux. Enfin, une enquête qualitative basée sur l’organisation d’un groupe de discussion étudiera comment l’application modifie les connaissances et les compétences des jeunes en matière de SSR.
La collecte de données pour la phase de pré-lancement a été réalisée à Abidjan (Côte d’Ivoire) en janvier 2019, à Bamako (Mali) en février 2019, et à Kinshasa (République Démocratique du Congo) en mars 2019. La collecte de données à Dakar (Sénégal) s’est terminée en janvier 2020. A la demande des partenaires, 150 jeunes supplémentaires ont été interrogés (au lieu de 50 jeunes prévus initialement). La collecte de données au Cameroun a eu lieu en mai 2021 et le rapport intermédiaire a été mis à jour en septembre 2021. L’équipe est en attente de l’approbation du protocole par le Comité d’Ethique du Burkina Faso. Les données sur l’activité de l’application sont collectées en temps réel.