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Période :
2022 - 2024
Recherche
YCARE YOUNG CAREGIVER
Partenaires

Centre d’Études et de Recherche sur les Services de Santé et la Qualité de Vie (CEReSS EA3279) - "Santé Publique et Maladies Chroniques : Qualité de Vie Concepts, Usages et Limites, Déterminants" ; Aix-Marseille Sciences Economiques (AMSE - UMR 7316).

Commanditaires

Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP) dans le cadre de l'appel à projets "Blanc 2021 (session 12)", Programme "Autonomie : personnes âgées et personnes en situation de handicap".

Thèmes :
Jeunes et étudiants
Vieillissement
Problématique

Dans la littérature internationale, il existe peu d’études permettant d’estimer le nombre de jeunes aidants. Un rapport canadien de 2014 fait état de 1,9 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui apportaient de l’aide à un proche du fait de son état de santé ; aux États-Unis, ce chiffre est estimé à 1,4 million. En France, la seule estimation est 500 000 ; 11% des aidants auraient moins de 25 ans. Leurs besoins ressemblent à ceux des aidants adultes : besoin d’être reconnu, de sortir de l’isolement, de pouvoir prendre du recul sur le quotidien et de souffler quelques temps. Mais les jeunes aidants ont aussi des besoins propres qui justifient qu’ils soient épaulés, notamment dans le cadre universitaire.

Objectifs

Peut-on mieux identifier, cibler et caractériser les étudiants aidants pour pouvoir, par la suite, leur apporter le soutien et l’environnement nécessaires leur permettant de conjuguer aide, réussite scolaire et insertion dans l’emploi ?

Méthodologie

Une enquête transversale a été réalisée auprès des étudiants de l'Aix-Marseille Université et de l'université de Nice-Côte d'Azur, incluant diverses disciplines telles que l'économie et gestion, les sciences, les arts, les lettres, les langues, les sciences humaines, la filière santé ainsi que les étudiants des instituts de formation en soins infirmiers, aides-soignants. Les étudiants inscrits en 2023-2024, devaient avoir plus de 18 ans. Le recueil des données a été fait via un e-questionnaire. Les données collectées ciblaient le profil sociodémographique, l’état de santé perçue. Pour les aidants : le type d'aide, le temps consacré, le profil de l’aidé, les conséquences de l'aide sur la scolarité, la qualité de vie et le bien-être le recueil des besoins.

État d'avancement

Le projet a démarré le 1er avril 2022. Un questionnaire a été construit et testé auprès d’un échantillon d’étudiants. L’enquête a été lancée en février 2024 dans les UFR Sciences, Sciences économiques et de Gestion, Lettres et Sciences humaines d’Aix-Marseille Université (AMU), à l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) et l’Institut de formation d'aides-soignants (IFAS) Saint-Jacques, ainsi que dans les facultés d’odontologie, de médecine, l’école de maïeutique et l’institut de formation en masso-kinésithérapie de Nice. Le recueil des données s’est terminé le 12 mars 2024.
Les résultats portent sur 808 étudiants. Parmi les répondants, 374 étudiants (46,3%) ont été aidants à un moment de leur vie, dont 174 (21,5%) au moment de l'étude. Les étudiants aidants sont plus souvent en couple [OR=2,6], ont plus souvent des parents en situation de précarité [OR=1,9] et/ou un niveau d'études inférieur au bac [OR=0,58 pour un Bac +2]. Ils ressentent plus fréquemment une anxiété sévère (29% contre 17%), un niveau de dépression sévère (16% contre 8,7%) et des troubles du sommeil importants (44% contre 29%). Les étudiants aidants souhaitent un soutien psychologique (54,4% contre 42,8%) et près d’un quart d'entre eux estiment que cette situation s’est imposée à eux. L’aide apportée est le plus souvent pour un parent (43%) ou un grand-parent (21,3%), et parfois pour un(e) ami(e) (12%). Près de 50% sont devenus des aidants avant le bac. La majorité des aidés présentent des troubles de santé mentale et/ou sont en situation de handicap. Environ 30% des aidants passent plus de 4h par semaine à apporter de l’aide : écoute, soutien moral, tâches ménagères mais aussi des soins à la personne. Près de 10% des étudiants ressentent un fardeau sévère. Pour 36% des étudiants aidants, cette situation a eu un impact négatif sur leurs études, entraînant une baisse de performance et des difficultés à assister aux cours. Environ 28% souhaitent des aménagements de cursus et un accompagnement pédagogique. Moins de la moitié se considéraient aidants avant l’étude, mais 2/3 d'entre eux souhaitent être reconnus comme tels.