Dans le contexte inédit de pandémie mondiale de la COVID-19, la diffusion de la COVID-19 en Afrique Sub-Saharienne reste relativement limitée, notamment dans les pays à l’ouest du continent, mais les incertitudes demeurent quant à l’évolution de la pandémie. Dans des contextes nationaux où les pouvoirs publics ne sont pas systématiquement en position d’atténuer substantiellement le choc économique induit par la pandémie, les zones rurales pourraient jouer un rôle majeur d’accueil, comme en ont témoigné les mouvements de populations issues des grandes villes en 2020.
Notre projet combine des objectifs scientifiques et opérationnels. Sur un plan scientifique, mieux connaître et comprendre les réactions des populations en situation de crise sanitaire constitue un enjeu scientifique majeur, notamment dans la période actuelle de pandémie de COVID-19. Sur un plan opérationnel, le dispositif longitudinal permet de saisir la dynamique des réactions du public et d’évaluer la pression qu’occasionne la COVID-19 sur les zones rurales.
Les données sont collectées dans la zone rurale de Niakhar (région de Fatick) au Sénégal.
L’étude repose sur une enquête téléphonique longitudinale en population générale.
La collecte de données a été réalisée dans 9 villages ruraux et 3 villages semi-urbains du bassin de Niakhar au Sénégal, auprès de 600 chefs de ménage, leurs épouses en charge de la gestion domestique et des personnes présentes à cause de la COVID-19. Quatre vagues d’enquête ont été conduites entre juillet 2020 et mars 2022.
Sur 600 ménages contactés dans la zone de Niakhar, 560 chefs de ménage (93,3%) et 457 épouses en charge de la gestion du ménage (81,6%) ont accepté de participer à l’étude. Les participants à l’étude étaient âgés de 49 ans en moyenne, 62,4 % étaient agriculteurs, 17,5 % étaient artisans et 12,9 % étaient employés/ouvriers. Le protocole de l’étude a été publié dans la revue BMJ Open (Seror et al, 2021).
Alors que les risques perçus influencent les comportements d’exposition aux dangers et ont un impact significatif sur la façon dont les individus réagissent aux interventions de prévention de la santé, une investigation scientifique en cours concerne les 15.5% d’enquêtés ayant fourni peu ou pas de réponse aux questions sur la perception des risques en lien avec la COVID-19 lors de la première vague d’enquête (27 juillet - 15 septembre 2020).