Le poids de la COVID-19 sur les systèmes de santé des pays d’Afrique Sub-Saharienne est resté relativement limité (contrairement à ce qui était anticipé), notamment dans les pays à l’ouest du continent. Les campagnes vaccinales initiées dans un cadre international d’urgence sanitaire se sont finalement inscrites dans ce contexte épidémiologique particulier où l’hésitation vaccinale s’est largement manifestée. Dans ce cadre, CO3ELSER (ANRS, 2020-2024) vise à analyser les réactions des populations face à la COVID-19 et sa vaccination en s’appuyant sur un dispositif longitudinal permettant de suivre la dynamique des réactions du public à la pandémie de COVID 19, à mesure que celle-ci se transforme.
Depuis peu, l’autorisation des premiers vaccins contre le paludisme à la suite d’un essai clinique supervisé par l’OMS dans plusieurs pays d’Afrique Sub-Saharienne nous a conduit à élargir notre problématique aux enjeux vaccinaux du paludisme.
Le projet CO3ELSER-2 fait suite au projet CO3ELSER. Poursuivre cette série temporelle permet de disposer de données uniques quant à l’évolution des attitudes, perceptions et comportements sur fond d'incertitude épidémiologique.
Ouvrir notre cohorte aux enjeux de vaccination contre le paludisme nous permettra d’enrichir la réflexion sur l’hésitation vaccinale. Enfin, une analyse qualitative des enjeux d’hésitation vaccinale spécifiques à notre zone d’étude est en cours (Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal) et s’appuie sur des entretiens en face-à-face.
Les données sont collectées dans la zone rurale de Niakhar (région de Fatick) au Sénégal. L’étude repose sur une enquête téléphonique longitudinale en population générale et inclut une approche qualitative sur l’hésitation vaccinale. Le protocole de l’étude est publié (BMJ Open, 2021).
La collecte de données se poursuit dans 9 villages ruraux et 3 villages semi-urbains du bassin de Niakhar au Sénégal, auprès de 600 chefs de ménage, leurs épouses en charge de la gestion domestique.
A ce jour, 6 vagues d'enquête ont été réalisées (entre juillet 2020 et novembre 2023), la dernière vague d’enquête est prévue courant 2024.
Sur les 600 ménages contactés, 560 chefs de ménage (93,3%) et 457 épouses en charge de la gestion du ménage (81,6%) ont accepté de participer à l’étude. Les participants à l’étude sont âgés de 49 ans en moyenne, 62,4 % sont agriculteurs, 17,5 % artisans et 12,9 % sont employés/ouvriers.
Des publications sont en cours qui tirent profit de la méthode d’enquêtes répétées, dans un contexte international où peu d’études longitudinales sont disponibles sur les enjeux de vaccination dans ces pays. Les résultats seront disponibles au cours du second semestre 2024.