Les usagers de drogue de la région PACA sont ceux qui sont les plus touchés par le VIH et le VHC. Parmi eux, les usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI) constituent le groupe le plus à risque pour ces épidémies et plus particulièrement pour le VHC qu’il faut prioritairement cibler dans les actions de prévention. Les salles de consommations de drogue à moindre risque (SCMR), pourraient être un nouvel outil de prévention pour les UDVI. C’est pourquoi une expérimentation a été proposée par la France à travers l’ouverture de 2 SCMR, à Paris et Strasbourg. Ainsi, ces dispositifs sont en cours d’évaluation grâce à la cohorte COSINUS. Cette cohorte consiste à suivre 669 UDVI recrutés dans 4 villes ; les 2 villes expérimentales, Paris et Strasbourg et deux villes témoins, Bordeaux et Marseille. Cependant, Marseille, où 199 UDVI sont recrutés, pourrait bénéficier de ce dispositif. L’idée de prolonger la cohorte à Marseille pendant 12 mois supplémentaires et d’élargir à de nouveaux UDVI permettrait de mieux comprendre la situation des UDVI, d’adapter la mise en place d’une SCMR et de l’évaluer ultérieurement.
L’objectif principal de cette prolongation et élargissement de la cohorte est d’étudier les caractéristiques des UDVI ainsi que l’impact des facteurs dits "structurels" et individuels sur l’évolution des consommations, des pratiques, du parcours de soins, des conditions sociales et de l’expérience des violences liés aux drogues.
Les objectifs secondaires sont d’adapter et d’étudier les effets dans le temps de la mise en place d’une SCMR.
Prolongation de la cohorte Cosinus auprès d’environ 150 participants déjà inclus avec 2 suivis supplémentaires, à M18 et M24. Ces suivis complémentaires vont permettre de produire une analyse longitudinale de 2 ans. L’inclusion de 50 nouveaux participants russophones ou francophones (mais non capturés dans la cohorte COSINUS) suivis pendant 12 mois avec 3 suivis (à M0, M6 et M12) permettra d’avoir une meilleure représentativité de la population d’UDVI à Marseille. Les russophones en particulier sont peu interrogés du fait de la barrière de la langue, or ce sont un des principaux groupes de migrants injecteurs fréquentant les CAARUD à Marseille.
A chaque suivi, les données sont recueillies grâce à des questionnaires passés en face-à-face par un enquêteur formé.
Cette étude a démarré en septembre 2018 pour les participants déjà inclus dans COSINUS. En mars 2019, 53 questionnaire M18 et 54 questionnaires M24 avaient été réalisés.
Toutefois, des modifications ayant été apportées au protocole initial (car l'ouverture de la Salle de Consommation à Moindre Risques (SCMR) à Marseille a été reportée à une date non connue à ce jour), il a été mis en place une étude préliminaire à l'ouverture de la SCMR ; cette nouvelle étude se nomme EPOSIM.