On sait peu de chose sur la période intercalaire entre la fin des études médicales et le moment où le médecin est installé en cabinet en plein exercice. Les jeunes médecins ("remplaçants", pour beaucoup) sont pourtant une population intéressante à étudier, notamment par contraste avec les médecins installés de longue date. Une question centrale sera de connaître les différences éventuelles de pratique de prise en charge des médecins remplaçants (prescription, réseau de références, etc…). Une autre question est de suivre pas à pas la stratégie d’insertion professionnelle du jeune médecin et le devenir des promotions successives de médecins généralistes formés en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
L’objectif général de cette recherche est d’améliorer l’observation et la connaissance du comportement des "jeunes" médecins généralistes de ville pendant une période de 3 ans, correspondant approximativement à la durée d’installation d’un jeune diplômé en médecine générale.
Questionnaires (auto-questionnaire papier et relance téléphonique), à partir du fichier des étudiants des Départements Universitaires de Médecine Générale des Facultés d’Aix-Marseille et de Nice. Echantillon estimé de 150 à Marseille et 100 à Nice, chaque année durant trois ans, pour atteindre un objectif de 750 médecins suivis au total. Les médecins devaient être interrogés chaque année, par des vagues thématiques.
Trois cohortes ont été mises en place correspondant chacune à une promotion d’internes en médecine générale au sortir de leurs études (en 2013, 2014 et 2015). Des questionnaires leurs ont été soumis pour étudier les déterminants des choix d’installation et/ou de remplacement ; les choix d’organisation du cabinet ; les questions de l’offre de travail du jeune médecin (durées et formes).
Cinq cent cinquante-huit jeunes médecins généralistes ont été recrutés, au total sur trois promotions (taux moyen de participation 85 %) et ont complété le premier questionnaire. Un an plus tard, 404 jeunes médecins ont pu être recontactés et ont accepté de compléter un second questionnaire (taux d’attrition : 20,7 %). Ce taux d’attrition élevé et les difficultés constatées par l’équipe de terrain pour réussir à contacter les membres de la cohorte (multiples relances nécessaires) ont remis en cause la faisabilité et la poursuite du suivi initialement prévu.
En 2017, un point d’étape à un an pour les 3 promotions était disponible pour rendre compte d’une observation à l’issue de la première année d’activité postuniversitaire des jeunes-médecins recrutés. Ce point d’étape à un an, s’il confirme des données existantes quant à la difficulté de certains jeunes médecins à s’installer en libéral, montre qu’il existe aussi des trajectoires d’installation réussies en nombre important. Plus de 50% des projets libéraux, et près de 90% des projets de travail salarié, ont abouti.
Un Regard Santé est en cours de rédaction. Un rapport bilan a été adressé à l’ARS PACA en janvier 2018 qui conclut sur la difficulté de maintenir ce panel compte tenu de l’attrition déjà observée sur un an.