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Période :
2024 - 2026
Rubrique :
Recherche
ACME
Partenaires

Unité d'Epidémiologie des Maladies Emergentes (UEME), Institut Pasteur ; UMRD 190, Emergence des Pathologie Virales, Aix-Marseille Université ; Unité hospitalière d’innovation en prévention/service de prévention, CHU de Bordeaux ; Unité Anthropologie et Ecologie de l'Emergence des Maladies, Institut Pasteur ; Centre International de Recherche en Infectiologie (CIRI), Université Jean Monnet ; UMR ARENES (UMR 6051), Recherche sur les Services et le Management en santé (RSMS), EHESP ; Aix-Marseille Sciences Economiques (UMR 7316), Environnement & Santé, Aix-Marseille Université.

Commanditaires

Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Hépatites virales | Maladies infectieuses émergentes (ANRS | MIE) via l'Institut Pasteur.

Thèmes :
Vaccination / hésitation vaccinale
Recherche interventionnelle
Problématique

Le contrôle de l'émergence de la Covid-19 en Europe et en France a été obtenu en combinant une réduction initiale de la transmission par des politiques de confinement, de rigueur variable et, un an plus tard, une forte incitation à la vaccination contre la Covid-19. Bien que réussie, cette expérience a révélé les défis soulevés par le contrôle des maladies infectieuses émergentes tout en respectant les bonnes pratiques de santé publique comme par exemple, maintenir la confiance au sein de la société et limiter les inégalités sociales et territoriales. La France s’est dotée d’une Stratégie Nationale d’Accélération du soutien à la recherche en vue de mieux comprendre, prévenir et contrôler les phénomènes d’émergence des maladies infectieuses et développer des contre-mesures pour diagnostiquer, protéger et traiter les personnes. Dans ce cadre, un consortium, coordonné par l’Institut Pasteur et dont l’ORS Provence-Alpes-Côte d’Azur fait partie, a proposé, en avril 2023, le projet ACMÉ au PEPR-MIE (Programme et Equipements Prioritaires de Recherche – Maladies Infectieuses Emergentes), l’un des programmes de soutien à la recherche dans le cadre de la Stratégie Nationale d’Accélération.

Objectifs

Le projet ACMÉ vise à promouvoir, par le biais de la préparation aux épidémies, le développement et la mise en œuvre de contre-mesures préventives, incluant la vaccination, efficaces, acceptables, équitables et accessibles, spécifiquement lors d'épidémies de maladies infectieuses (ré)émergentes en France.

Méthodologie

Pour développer la préparation aux épidémies, le projet est construit autour de 4 axes de travail : 1) Evaluer les facilitateurs et barrières à l'adoption/adhésion de contre-mesures préventives en situation d'épidémie en France et les conditions favorables à la confiance de la population et à l'équité sociale puis identifier des approches à appliquer pour suivre ces conditions ; 2) Identifier des scénarios de maladies épidémiques émergentes et, pour chacun, développer des stratégies de réponse, en évaluer les préférences auprès de la population générale, de professionnels de santé mais aussi de responsables locaux ; 3) Préparer la recherche interventionnelle sur les stratégies de contre-mesures préventives inclusives, facilitant la confiance, en identifiant les expériences évaluées à l'international et en étudiant leur transférabilité en France et aux situations épidémiques ; 4) Elaborer des recommandations et des protocoles pré-évalués lors d’exercices pour une mise en œuvre rapide de la recherche interventionnelle lors de futures émergences, et préparer une feuille de route de recherche et pour un transfert actif vers la santé publique pour la préparation aux épidémies.

État d'avancement

Le projet ACMÉ a débuté en mars 2024. L’ORS a réalisé une première analyse pour étudier la perception des médecins généralistes des obligations vaccinales et l’impact de ces dernières sur leur engagement dans la vaccination. Une typologie de ces professionnels a été établie indiquant qu’une majorité est favorable aux obligations vaccinales, une partie défavorable mais fortement engagée dans la vaccination et une petite partie opposée aux obligations et peu engagée dans la vaccination. En 2025, les travaux se sont poursuivis avec un second volet visant à établir une typologie du public selon son acceptation de différentes types mesures préventives (vaccination, confinement, port du masque) au début de la pandémie Covid-19. Elle montre qu’une majorité des répondants était favorable à toutes les contre-mesures, mais que certaines étaient plus critiques du confinement. Un troisième volet d’analyses est en cours, visant à étudier les émotions ressenties par les patients lors de la dernière consultation vaccinale ayant eu lieu lors des trois dernières années, et les liens entre ces émotions et l’hésitation vaccinale. Les premiers résultats indiquent que cette consultation a eu lieu avec un médecin généraliste trois fois sur quatre et que, majoritairement, la vaccination n’était pas le premier motif de consultation ; 30 % des participants ont déclaré́ au moins une expérience ou perception négative (ne pas avoir osé́ poser une question, avoir été́ en désaccord avec le professionnel de santé, ou trouvé la conversation désagréable...) ; les émotions ressenties lors de cette consultation étaient largement positives : 92 % des enquêtés déclaraient s’être sentis calmes et 90 % satisfaits ; mais des émotions négatives ont aussi été déclarées dont les plus fréquentes étaient l’inquiétude (34 %) et la peur (21 %). La rédaction d’articles scientifiques pour publier ces résultats est en cours.