Comme le montre la littérature, les étudiants en situation de handicap (ESH) ne sont pas toujours aisément identifiables et ont, par leur situation, des besoins spécifiques, qui peuvent impacter leur cursus universitaire et leur réussite. Bien que des mesures soient mises en place, il reste encore des progrès à faire dans l’accompagnement de ces étudiants, afin de leur permettre de bénéficier de meilleures conditions pour étudier, obtenir leurs diplômes et s’insérer sur le marché du travail.
Alors que le nombre d’ESH continue d’augmenter, nous souhaitons apporter des éléments de connaissance sur leur parcours et leur réussite scolaire, à partir d’une étude de cohorte. Toutefois, avant de la mettre en œuvre, une étude de faisabilité est nécessaire.
L’objectif général de notre futur projet est de mieux identifier et quantifier l’impact de différentes situations de handicap sur le déroulement et la réussite du cursus universitaire des ESH, et de mieux comprendre les difficultés auxquelles ils sont confrontés, les bénéfices et limites des dispositifs d’accompagnement existants, et les facteurs qui seraient facilitateurs, de sorte à formuler des recommandations auprès des instances universitaires pour améliorer leur situation et leur accompagnement.
Nous envisageons, à terme, la construction d’une cohorte d’étudiants permettant d’apprécier, selon la présence et le retentissement de situations de handicap, l’hétérogénéité des trajectoires d’études, des réussites et des échecs, des difficultés rencontrées par les ESH et des leviers s’avérant déterminants dans leur dépassement, en prenant en compte un ensemble de facteurs (nature du handicap et ses répercussions fonctionnelles, nature et durée des cycles d’études entreprises, diversité des procédures de compensation, remédiation, accompagnement mis en œuvre). Un volet qualitatif, conduit auprès des différentes parties prenantes, est également prévu.
Avant de lancer ce projet sur plusieurs années, nous réalisons d’abord une étude de faisabilité, dont l’objectif est de bien définir les modalités de la constitution et la stratégie d’échantillonnage de cette cohorte, en nous assurant de la qualité et de la quantité de données déjà disponibles au sein des instances universitaires, et en construisant des questionnaires pour compléter le recueil d’informations utiles à notre futur programme de recherche. Cela consiste à :
‐ S’assurer de l’accessibilité aux données existantes au sein des instances universitaires et vérifier leur niveau de complétude et leur possible utilisation pour de futures analyses ;
‐ Définir les critères de recrutement, d’échantillonnage et de comparaison des étudiants pour la future cohorte en évitant tout risque de stigmatisation des ESH ;
‐ Elaborer des questionnaires, permettant de compléter les informations existantes pour répondre aux futurs objectifs du programme de recherche ;
‐ Réaliser une étude pilote pour tester ces critères et procédures de recrutement et d’échantillonnage, le(s) questionnaire(s), les possibilités de croiser les informations administratives avec les données recueillies directement auprès des étudiants (en respectant les règles du RGPD) ;
‐ À partir des résultats de cette étude pilote, fixer la taille de l’échantillon envisageable de la cohorte, les critères d’inclusion et d’exclusion, la durée du suivi et ses difficultés, les indicateurs à construire pour le futur projet de recherche.
Le projet a démarré le 1er juillet 2023. Une dizaine d’entretiens ont été menés auprès des services universitaires (scolarité, mission handicap, services de santé) et d’étudiants en situation de handicap. L’accompagnement des ESH est encore assez hétérogène d’une composante à l’autre. Une majorité des aménagements mis en place concerne l’octroi d’un tiers temps lors des examens pour des étudiants souffrant de troubles ‘dys’. En outre, 50% de l’activité du service de santé universitaire (SSU) concernent les troubles psychiques. Un questionnaire quantitatif destiné à tous les étudiants est en cours de finalisation. Il sera diffusé auprès d’un groupe d’étudiants pour l’étude pilote.
La faculté d’odontologie de Nice s’est associée au projet. Des contacts sont en cours avec l'université de Saint Etienne (Institut Présage).