En 2017, à la demande de l’Agence Régionale de Santé et de la Région, l’ORS a mené une enquête sur les perceptions de la population régionale en matière de santé environnement, le Baromètre santé environnement, nouvelle édition d’une enquête menée 10 ans auparavant. Cette nouvelle photographie des perceptions des habitants de la région montre qu’ils sont toujours très sensibles à l’environnement et sont fortement préoccupés par les impacts sanitaires des niveaux actuels de pollution atmosphérique dans la région et de la présence de pesticides dans l’alimentation. Ils attendent des réponses de la part des décideurs mais ont aussi pris conscience de la nécessité d’une mobilisation citoyenne et de changements de comportements par tout un chacun. Les jeunes adultes de la région ont exprimé un moindre niveau de sensibilité globale aux questions environnementales par rapport à leurs aînés bien qu’ils apparaissent particulièrement exposés à certains risques (en particulier, risques potentiels de troubles auditifs). Certains enjeux d’amélioration des connaissances, identifiés lors de cette enquête dans l’ensemble de la population (par exemple, sur la pollution dans les logements, l’eau du robinet…), concernent au moins autant les jeunes ; mais, pour cela, les principaux canaux d’information diffèrent selon l’âge : les jeunes s’informent principalement via Internet et les réseaux sociaux et utilisent aussi assez largement les applications sur smartphone.
Vérifier si une étude-action pourrait être envisagée afin de sensibiliser les jeunes lycéens aux questions de santé environnement et promouvoir des comportements favorables à la préservation de leur santé. Pour ce faire, un bilan de ce qui a déjà été effectué ou est en cours dans ce domaine en région, a été réalisé afin d’appréhender les besoins et de préciser les thématiques concernées.
L’étude de préfiguration comprendra différentes étapes.
1. Réalisation d’un inventaire-bilan des actions existantes ou passées en santé environnement à destination des lycéens, dans la région : cet inventaire sera réalisé à partir de bases de données existantes, de recherches complémentaires sur Internet et complété par la méthode "boule de neige" via des entretiens avec quelques acteurs clés de la région dans le champ de l’éducation en santé environnement. Pour décrire les actions, une fiche standardisée sera élaborée.
2. En fonction des résultats du bilan précédant, élaboration de recommandations qui pourront ensuite être partagées et discutées avec les différentes parties prenantes dans ce domaine, en concertation avec la Région, notamment les rectorats de la région, les acteurs régionaux de promotion et d’éducation en santé environnement et des experts (dans le domaine de l’éducation notamment).
Ces premières étapes devraient permettre de définir s’il y a lieu de proposer de nouvelles actions, quelles thématiques devraient être abordées prioritairement et selon quelles modalités (objectifs, la/les populations cibles, partenaires…).
3. Conditionnellement à ces étapes, une méthodologie d’évaluation de l’impact de l’action devra être élaborée : type d’évaluation le plus adapté (groupe intervention, groupe témoin…), taille des échantillons et données à recueillir ; la faisabilité sera un élément également déterminant.
L’inventaire-bilan réalisé montre que de très nombreuses actions d’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) sont menées auprès des lycéens de la région, dont une partie significative avec le soutien de la Région. Cependant, un nombre limité entre dans le champ stricto sensu de l’éducation à la santé environnement, qui implique d’aborder de façon transversale et équilibrée les thématiques "environnement" et "santé". Un autre constat qui ressort de ce bilan est l’insuffisance de données permettant d’établir l’impact des actions passées ou existantes sur les connaissances, perceptions et comportements des lycéens.
Plusieurs pistes pourraient être discutées concernant le développement des actions de sensibilisation en santé environnement auprès des lycéens : renforcement de l’éducation pour la santé dans les actions d’EEDD existantes et mise en place d’un label "santé environnement" ; réflexion sur les outils et modalités d’animation de ces actions (utilisation d’un jeu sérieux adapté aux problématiques santé environnement de la région, implication de pairs comme par exemple les étudiants en santé).