La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est très concernée par la question du vieillissement. À l’horizon 2040, les personnes âgées de 60 ans et plus devraient constituer plus du tiers de la population régionale : à cette date, la région compterait 1 900 000 seniors, dont 910 000 individus âgés de 75 ans et plus (soit plus de 16% de la population régionale). Au-delà de cette évolution démographique, des changements économiques, sanitaires et notamment sociaux, nécessitent de disposer de données et d’autres éléments d’informations permettant de connaître précisément les caractéristiques et les besoins des populations âgées sur le territoire. Afin d’anticiper et de mettre en œuvre des actions qui répondent aux besoins des populations sur le territoire et contribuent à l’amélioration des conditions et de la qualité de vie des habitants tout en participant au développement économique et au rayonnement de la région, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Agence Régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur ont souhaité créer un Gérontopôle (GTP) au sein de notre région. L’Observatoire Régional de la Santé a d’abord été chargé de la mission de préfiguration de ce GTP Sud (définition de gouvernance, de fonctionnement, orientations et missions de cette structure) puis a été chargé de développer un outil cartographique et de fournir des notes sur trois thématiques pour le GTP Sud.
Le GTP Sud a été pensé par la Région et l’ARS comme une plateforme de ressources informationnelles, scientifiques et méthodologiques et une structure d’appui mise au service des opérateurs, des professionnels, des personnes âgées et des aidants en région Provence-Alpes-Côte d’Azur concernés par les problématiques du vieillissement.
Le programme de travail 2019 des équipes de l’ORS s’est articulé autour de quatre axes : l’élaboration de l’atlas du vieillissement, la réalisation d’un transfert de compétence des équipes du GTP Sud afin qu'elles puissent paramétrer et alimenter leur site internet de façon autonome, la rédaction de notes de synthèses sur des thématiques majeures et la rédaction d’un rapport sur les projections et les coûts associés à l’horizon 2028 pour les principales pathologies qui touchent les personnes âgées de 75 ans et plus.
L’atlas du vieillissement (www.atlasduvieillissement.org) a été présenté aux membres du conseil d’administration du GTP Sud le 3 juillet 2019. L’outil a ensuite été mis en ligne le 8 juillet 2019. La fonction portrait de territoire a été développée. Une brochure de présentation de l’outil a été élaborée. Des indicateurs ont été calculés et intégrés à l’atlas du vieillissement sur l’état de santé perçu, le niveau de dépendance ainsi que les limitations fonctionnelles et problèmes chroniques. Des indicateurs prospectifs sur l’évolution de certaines pathologies chroniques chez les personnes âgées de 75 ans et plus (diabète, maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives) à l’horizon 2028 ont été mis en ligne. Les dispositifs gériatriques régionaux seront peu à peu représentés sur l’outil cartographique, sans regroupements territoriaux. Les perspectives d’enrichissement pour l’année 2020 s’articuleront autour d’indicateurs de recours aux soins ainsi que d’indicateurs sur la thématique de la fragilité. Trois dossiers thématiques ont été réalisés (la prévention de la fragilité chez les aidants, la prévention des chutes au domicile et, l’alimentation et la prévention de la dénutrition en EHPAD). Ces dossiers présentent des données épidémiologiques et des actions repérées sur ces trois thématiques. Des analyses spécifiques sur les maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, maladies neurodégénératives) ont été réalisées sur la population régionale âgée de 75 ans et plus dont l’effectif pourrait doubler pour avoisiner un million en 2050. Un rapport a été élaboré et mis en ligne sur l’atlas du vieillissement ainsi que sur le site internet de l’ORS. Une hausse de 20 à 30 % de personnes souffrant de maladies cardiovasculaires est attendue d’ici 2028, soit un effectif total de patients à soigner allant de 480 000 à 523 000. La dépense totale de soins pourrait passer de 4,4 à 5,6 milliards d’euros, sous l'effet des soins infirmiers, des dépenses de transports et des hospitalisations en SSR (Soins de Suite et Réadaptation). Près de 300 000 habitants de notre région pourraient souffrir de cancers à l’horizon 2028. Le montant des soins liés aux cancers pourrait atteindre 4,5 milliards d’euros, soit une hausse de 45 %, sous l’effet des consultations de médecins spécialistes, des soins infirmiers, des médicaments, des dépenses de transports et des hospitalisations en MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique). Une personne de 75 ans et plus sur dix pourrait souffrir de démence en 2028. Les dépenses de soins pour cette maladie pourraient passer de 880 millions d’euros à 1,2 milliard d’euros, du fait des hospitalisations en psychiatrie et en SSR.