Le climat change dans le monde, en Europe et en France. Le réchauffement climatique observé depuis la moitié du XXème siècle est principalement dû aux émissions, liées aux activités humaines, de gaz à effets de serre (GES) : la concentration dans l’atmosphère du CO2 en 2016 était de 40 % plus élevée que celle constatée à l’aire préindustrielle. Les conséquences du réchauffement planétaire sont, sans équivoque, déjà bien réelles : en attestent l’augmentation des extrêmes météorologiques, l’élévation du niveau de la mer, la diminution de la banquise arctique et la réduction de moitié du volume de la plupart des glaciers en Europe (France incluse) et, depuis le début du XXème siècle, les canicules de plus en plus fréquentes et intenses…
Il est donc indispensable de réduire de façon globale et substantielle les émissions de ces gaz pour limiter ce réchauffement et en éviter les effets les plus délétères. Cependant, même si des réductions substantielles sont obtenues, le climat va continuer de changer avec des impacts significatifs en France. Les impacts sur les écosystèmes, la santé des populations, l’économie et les sociétés, vont en effet s’aggraver dans les décennies à venir : un constat qui appelle à des transitions rapides et de grande envergure dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie et du bâtiment, du transport et de l’urbanisme ainsi que celui de l’action sociale (enfance, famille, cohésion sociale…).
Les risques, les impacts et les leviers d’action sont ainsi multisectoriels, et spécifiquement dans les régions méditerranéennes qui constituent un hot spot en termes de conséquences du changement climatique : elles présentent le nombre le plus élevé de secteurs de l’économie qui seront affectés, par rapport au reste de l’Europe ; par ailleurs, elles sont particulièrement vulnérables aux effets de débordements des régions voisines du fait notamment des effets des perturbations du marché agricole et des flux migratoires.
Dans le cadre de la préparation du volet environnemental de son Plan Climat Air Energie Territorial, la métropole d’Aix-Marseille-Provence a souhaité qu’une note stratégique soit préparée afin de présenter des éléments épidémiologiques pour éclairer les principaux enjeux de santé publique liés au réchauffement climatique sur son territoire.
Préparation d’une note synthétique à partir d’une recherche documentaire, d’une revue de littérature et d’indicateurs statistiques issus de diverses bases de données (dont SIRSéPACA : www.sirsepaca.org) et documentés sur le territoire de la métropole.
La note a été finalisée et adressée au commanditaire fin février 2019. De façon générale, les principaux effets sur la santé du changement climatique recouvrent d’abord des effets sanitaires directs, constatables sur la santé des populations suite, par exemple, à un événement météorologique extrême (décès liés aux pics de chaleur, mais aussi traumatismes psychiques et sociaux liés à ces événements). Ils recouvrent aussi des effets sanitaires indirects sur la santé qui interviennent par l’intermédiaire des systèmes naturels et notamment de leur dégradation (tels que les décès par maladies cardiovasculaires et respiratoires liés à la pollution atmosphérique de particules fines et d’ozone et l’extension des maladies vectorielles telles que la dengue ou le chikungunya). Le changement climatique agit comme un multiplicateur de risques en aggravant (fréquence, intensité, durée) certains problèmes auxquels les populations sont déjà confrontées et en favorisant l’occurrence simultanée de plusieurs risques.