La saturation des structures d’urgences (SU) est croissante et son impact négatif sur la qualité des soins et la mortalité est démontré. Cette situation interroge les politiques publiques dans le but d’améliorer la prise en charge des patients requérant le plateau technique des SU et plus largement sur l’organisation de l’offre de soins non programmée. Pour l’amélioration de la qualité des soins et pour l’évaluation de l’impact des politiques publiques menées dans le domaine de la médecine d’urgence, des indicateurs sont nécessaires. Des indicateurs de qualité des soins et des organisations (IQSO) déductibles des bases de données sont utilisés dans plusieurs pays comme au Royaume-Uni. En France, ces indicateurs n’existent pas alors que des données nationales de qualité telles que "Résumés de Passages aux Urgences (RPU)" et "Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI)" sont disponibles pour le faire. Depuis 2003, le réseau OSCOUR collecte les RPU devenus obligatoires depuis 2014. Ils sont depuis 2021 utilisés dans le cadre d’un financement sur la qualité.
Développer un panel d’indicateurs de qualité des données et d’IQSO standardisés pour les SU déductibles des bases de données actuelles (RPU et PMSI).
Identifier et développer, à partir des RPU et de l’expertise métier, des indicateurs de qualité des données et des IQSO standardisés.
- L’analyse qualité des données est finalisée. Le groupe de travail "Fédération des Observatoires Régionaux des Urgences" a retenu, au vu des éléments de la littérature, 4 composantes pour l’analyse de la qualité des données comprenant des indicateurs de qualité des données (IQD) : continuité du flux (1 IQD), exploitabilité (11 IQD), cohérence inter-champ (2 IQD) et crédibilité (41 IQD). Un score sur 100 de qualité des données RPU a été développé avec le seuil de 95 définis comme le seuil de haute qualité. En 2021 le score moyen calculé parmi 708 SSU était de 91,0. En 2021, 31,8% des SU avaient atteint ce seuil de haute qualité contre 24,8% en 2018 (+ 7 pts). La progression la plus forte concernait l’exploitabilité (de 17,5% en 2018 à 28,7% en 2021 ; + 11,2 pts). Entre les régions, en 2021, le score moyen de qualité globale variait de 81 à 94.
- Identifications des IQSO pertinents : durée de passage aux urgences (DPU) ; re-consultation non programmée, indicateurs d’adaptabilité à la charge de travail, sortie non convenue.
- L’analyse de la DPU : Les principaux déterminants de la DPU étaient l’âge, le score de complexité (développé dans le cadre du projet), la catégorie diagnostique, le mode de sortie des urgences, le mode d’arrivée et l’activité du service durant le séjour du patient. L’indicateur de qualité des organisations correspondait au rapport entre la DPU observée dans le service des urgences et la DPU attendue (prédite) en fonction du profil des patients reçus. L’indicateur est construit pour l’ensemble de la population et pour les sous-groupes suivants : passages suivis ou non d’hospitalisation (tout âge et pour les > 75 ans), passages chez les 75 ans et plus, chez les moins de 75 ans, et passages pour un motif lié à la traumatologie et non suivis d’hospitalisation chez l’adulte jeune.
- Développement d’une interface R Shiny rapportant les différents indicateurs de qualité des données et les indicateurs dérivés de la DPU.
- En cours : indicateurs d’adaptabilité à la charge de travail rapportant dans quelle mesure dans un service d’urgence une augmentation du flux entrant impacte la durée de séjour des patients.